Biographie

Anna Waisman

Strasbourg 1928 - Paris 1995

Anna Waisman a une première incarnation comme danseuse étoile, à l’Opéra de Strasbourg puis dans la troupe des Ballets d’Amérique latine. Elle poursuit dans la danse une extériorisation totale du feu artistique qui la brûle, jusqu’à y épuiser ses forces.
 
Elle se tourne alors en 1958, vers une autre forme d’expression et attaque la pierre en autodidacte, mue par le désir de sculpter sur sa propre musique, après avoir sculpté son corps sur la musique des grands compositeurs. D’interprète, elle devient créatrice.
Elle est encouragée par le sculpteur Zadkine à la vue de sa première sculpture, le prophète.
Anna Waisman s’installe alors sur les berges de la Seine, pour travailler les pierres du Viaduc d’Auteuil en démolition. Réalisées en taille directe, ses sculptures développent une esthétique néo-figurative où l’on reconnaît plusieurs figures de la Bible, de la littérature, et inspirées de son récent vécu de danseuse.

De la figuration à la lettre hébraïque

Sa sculpture A la gloire des démolisseurs est achetée en 1960 par la Commune libre de Montmartre.

Devenue mère en 1963, elle délaisse la sculpture pour faire un travail de recherche mnémonique sur papier, toile, et polystyrène jusqu’en 1972. Elle réalise ainsi des centaines d’œuvres autour d’une thématique commune du point et du trait, qui s’imposent respectivement comme le Yod et le Vav, deux lettres permettant de composer tout l’alphabet hébraïque.

A partir de 1972, Anna Waisman reprend son travail de taille directe, cette fois consacré aux seules lettres hébraïques. Elle sculpte depuis lors la Lettre hébraïque tri-dimensionnelle, et explore l’âme et la forme des lettres, avec des anamorphoses sensuelles.

La sculpture sur papier

A partir de 1977, avec ses Lacérations, puis 1979 avec ses Déchirures, Anna Waisman renouvelle sa recherche sur le point et le trait et prolonge son travail de sculpture autour du plein et du vide.
 
Dans ses sculptures de papier déchiré, l’artiste dégage une lettre hébraïque en l’arrachant du papier, et le vide créé par la lettre en fait apparaître une autre.
 
Elle conçoit également des formes d’écritures silencieuses, d’empreintes, sans passer par les lettres hébraïques.

En 1981, elle réalise le Mémorial des martyrs juifs de la barbarie nazie à Sarcelles.

Les collages de micro-processeurs

A partir de 1983, elle a recours aux composants électroniques, puces et fils électriques qu’elle décortique pour réaliser des collages. Tous ces éléments d’ordinateur ont leur message à faire passer car ils sont un véhicule de la pensée contemporaine, témoins, comme l’artiste, de leur temps. Ils permettent à Anna Waisman de jouer sur la symbolique de la mémoire, de la communication, et de rejoindre et compléter, comme les déchirures, son travail sur les lettres.

Elle s’installe alors dans la phase la plus créative de son travail, interrompue par son décès en 1995 à l’âge de 66 ans. Elle se déploie à la fois dans la sculpture, les déchirures, et les collages de micro-processeurs.

 
 

L'héritage d'Anna Waisman

Toutes ces directions créatives en étoile sont reliées à son cœur par un fil conducteur, l’énergie que l’artiste Anna Waisman laisse courir entre eux.
Cette « énergie tangible et invisible » est une alchimie de la science, de la mystique et du corps.

Ses œuvres sont présentes dans des collections privées ou institutionnelles en France, Israël, Suisse et aux USA.

La famille d’Anna Waisman, Samuel et Sibylle Blumenfeld, ayant-droits, ont la charge du patrimoine et de la valorisation de l’œuvre de l’artiste.
Actuellement dessins, huiles, sculptures répertoriés et préservés représentent des centaines d’œuvres disponibles pour de futures expositions et acquisitions.